“Réussir à entreprendre ensemble c’est essentiel”, parole d’un ALLUMEE

Fév 23, 2022 | Crypto'Talks

Créateurs de spectacles de drones et générateurs d’émotions. Voilà comment Edouard Ferrari décrit sa société, ALLUMEE

Bonjour Edouard ! Pour toi, ça veut dire quoi entreprendre ?

Dans entreprendre, il y a le mot « entre » et « prendre », c’est la notion de construire quelque chose à plusieurs.  Et justement la notion humaine, c’est ce qu’il y a de plus compliqué dans une boîte. Il faut arriver à faire travailler ensemble des collaborateurs qui ont des sensibilités et des façons de penser différentes. Je me suis pris une vraie claque quand j’ai commencé à encadrer des équipes. Chaque collaborateur doit pouvoir trouver son compte dans l’entreprise, il doit y avoir un sens commun à tout ça, c’est essentiel. 

Parle-nous de la création d’ALLUMEE…

ALLUMEE est née en janvier 2020, après avoir quitté mon poste chez Ventes Privées. Se lancer dans une animation évènementielle à ce moment-là était perçu comme quelque chose de fou ; mais le projet Allumee a tenu bon et vit toujours ! Jérémy est alors arrivé en alternance dans la société. J’avais un réel besoin d’avoir quelqu’un en marketing et de commencer à construire mon équipe. Sa mission principale : placer Allumee dans le top 1 des recherches Google. 

En avril/mai 2021, je commence à signer pas mal de spectacles pour l’été à venir. Seul problème, je n’ai rien ! 10 à 30 drones, pas de logiciels création, je ne pouvais pas acheter grand chose puisque je n’avais encore rien vendu. Mais on trouve des solutions. J’ai alors embauché des freelances pour travailler sur la musique et la création. Les premiers spectacles se sont très bien déroulés. Maintenant avec le recul, je me rends compte qu’ils sont moins aboutis que ceux de cette année. Passé l’été, je réalise à quel point j’ai besoin d’un commercial. Xavier arrive donc début septembre 2021 et, en véritable expert, c’est lui qui drive notre rythme !

Comment s’est déroulé ce premier show ?

Stress de dingue ! [rires] J’en ai encore la chair de poule, rien que d’y penser ! Évidemment, il y a eu des imprévus avec les drones, mais le spectacle s’est lancé sans encombres. Les drones partent dans le ciel, la musique démarre, les yeux s’émerveillent. Le spectacle prend fin, les drones redescendent, la musique s’arrête et là, une explosion d’applaudissements et de spectateurs trop contents. La pression, qui était extrêmement haute, redescend. J’étais vraiment heureux, c’était du bonheur à l’état pur !

Techniquement, vous faites quoi ?

Tout d’abord, nous concevons l’histoire du spectacle sur un storyboard. Il est ensuite modélisé sur Blender, un modeleur 3D gratuit. En complément, nous avons développé un nouveau module pour étendre ce logiciel au spectacle de drones.

J’ai choisi le Drotek, un drone conçu et fabriqué en France. Nous voulons d’ailleurs promouvoir le “Made in France”. Nos drones, nos tapis, nos flyers sont français, et même nos bureaux puisque nous sommes chez Bel Air Camp, à Bel Air Industrie, en plein cœur de Villeurbanne. Seul le logiciel de création de spectacles est américain.

Où as-tu trouvé ton inspiration pour créer ALLUMEE ?

Depuis tout petit, je suis un grand passionné d’aéronautique. Dès qu’il y a un avion dans le ciel, je suis obligé de lever la tête pour regarder ! D’ailleurs, j’ai commencé à passer mon brevet de pilote pour me rapprocher un peu plus de cette passion. Par manque de temps, j’ai dû arrêter. Mais je ne désespère pas de pouvoir recommencer dans les années qui arrivent.

J’adore également la création, mais ayant toujours été très pragmatique, je n’ai jamais osé créer quoi que ce soit. Le fait de concevoir des spectacles de drones, je me rends compte que je prends vraiment du plaisir à le faire. Quand tu as une idée, que tu la vois s’élancer dans le ciel et que t’entends les spectateurs te dire “c’est vraiment génial” avec des étoiles pleins les yeux, t’as tout gagné… C’est incroyable la sensation que ça fait, ça te conforte dans l’idée de continuer.

Quelle est l’histoire de l’identité d’Allumée ?

Au début, j’aimais beaucoup les sonorités “lumos”, “lumière”, “alumni” et de là en a découlé Allumee. Féminiser ce mot donnait à notre nom et à notre activité une certaine sensibilité et deux “L”, deux “E”, ça fait tout de suite plus harmonieux. J’avais aussi le souhait que ce soit facilement prononçable et compréhensible en anglais. Il n’y a donc pas d’accent et les syllabes sont assez naturelles pour un anglophone.

Concernant le logo qui représente un petit renard, il y a effectivement une histoire. J’étais en pleine recherche de sens et de création de mon identité. J’ai alors fait le lien avec Saint-Exupéry l’écrivain qui mettait en scène dans Le Petit Prince, un renard. Il cherchait à se faire apprivoiser et non l’inverse. Ça m’a fait penser aux drones. Ils sont là, ils existent et ils n’attendent qu’une chose c’est qu’on les utilise pour réaliser de beaux projets. Par ailleurs, j’adore l’animal, sa tête, sa forme. Et pour finir, Lyon : l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, Lyon ville des Lumières… La boucle était bouclée.

Et plus concrètement, on a décidé de lui donner une certaine symétrie pour avoir ce côté onirique et rêveur, les formes sont relativement arrondies pour harmoniser ce visage un peu joufflu. Et le cadre autour signifie qu’on a quand même un cadre à respecter dans notre activité, on a une réglementation stricte. Dernière lecture possible sur le logo, on peut aussi s’imaginer un cœur, ce qui représenterait tout l’amour qu’on met dans nos spectacles [rires].

Comment en es-tu arrivé à créer ta société ?

Issu d’Epitech qui m’a appris à développer du code, et après plusieurs expériences professionnelles, j’ai travaillé chez Ventes Privées. En parallèle, j’ai fait un executive MBA (Management Business Administration), à l’EM Lyon, sur deux ans. Un cursus qui te permet concrètement de savoir comment constituer une entreprise. Et sur les six derniers mois, j’ai choisi la spécialisation “entrepreneurship”. C’était très enrichissant !

Mais le véritable déclencheur qui m’a poussé à me lancer, c’est cette vidéo d’Intel d’il y a quatre ans, présentant un spectacle de drones. Je trouvais ça dingue, les spectateurs, les drones qui étaient tous synchronisés, ils arrivaient à en faire voler 1500… Moi je n’en ai que 200 aujourd’hui ! Il faut savoir qu’il y a dix ans les drones n’étaient pas commercialisés, on ne pouvait pas du tout en acheter ; et là, huit ans après, c’est fou ce qu’ils ont réussi à faire. 

Qu’est ce que tu es venu chercher chez Bel Air Camp ?

On cherchait un atelier pour pouvoir stocker le matériel et les drones. Pour la petite anecdote, le stockage se faisait habituellement dans mon salon, ce qui devenait impossible à vivre ! On est donc arrivé en septembre 2021, car Bel Air Camp répondait parfaitement à notre besoin.

Ce que je recherchais aussi, c’était le lien, l’humain, la communauté. Il n’y a rien de pire que de monter une boîte seul. La solitude de l’entrepreneur est un vrai risque et une véritable crainte pour moi. Si tu ne peux pas échanger avec des personnes différentes de toi et de ton univers, si tu ne peux pas voir que d’autres problématiques existent, si tu ne peux pas demander des conseils, alors tu ne peux pas libérer ton stress de tous les jours.

Qu’est ce qui te motive ?

On fait un spectacle pour les enfants. Tout ce que je fais c’est pour eux, et pour les enfants qui vivent encore en chacun de nous.

Un mot pour finir ?

Ne pas hésiter à se lancer. Tu vas te planter, c’est sûr, mais ce n’est pas grave. C’est en ratant qu’on apprend.