Nicolas Gambini, un des fondateurs de Notilo Plus nous raconte comment est né ce poisson technologique sous-marin.
Bonjour Nicolas, peux-tu te présenter ?
Je suis ingénieur de formation, mais ma carrière a commencé dans le conseil. Puis, je suis parti dans l’industrie automobile, pour finalement revenir dans le conseil.
Ça faisait longtemps que je voulais me mettre à mon compte, pour avoir une certaine indépendance professionnelle. Mais par rapport aux jeunes de maintenant, je ne me voyais pas du tout me lancer tout de suite après mes études, j’avais d’abord besoin de faire mes armes.
J’ai toujours été passionné par la mer, le milieu marin et les nouvelles technologies, mais comme je l’ai dit je ne venais pas du tout de ce secteur. C’est donc à la suite de différentes péripéties que j’ai été amené à rencontrer les précurseurs de ce projet dans un studio de startups grenoblois. Je me suis alors joint à eux afin de l’aboutir pleinement. L’idée était toute simple : avoir un caméraman sous l’eau et donc, pour cela, il fallait créer un drone mais qui puisse aller sous l’eau.
Raconte-nous la naissance de Notilo Plus…
En 2016, Notilo est né.
Pour ce qui est du nom, il nous a été inspiré de « Notilus », tout est finalement lié à 20 000 lieux sous les mers. En un sens, on rend un peu hommage à la tradition française de Jacques-Yves Cousteau.
C’est drôle à dire, mais l’aventure Notilo a réellement démarré dans mon appartement, à Lyon. Dans l’entrée, c’était l’espace soudure, mon salon se transformait en salle de réunion, la cuisine était dédiée aux mécanos qui travaillaient sur les prototypes et la salle de bain nous servait à tester les drones dans la baignoire. Une véritable startup !
Nous étions les premiers sur le marché, pas en tant que drone sous-marin, puisqu’il en existait déjà qu’on pouvait contrôler grâce à notre smartphone, mais nous avions créé le premier drone sous-marin autonome puisque c’est lui qui suit le plongeur.
On savait évidemment que toutes les connexions (wifi, Bluetooth, GPS…) disponibles pour les drones aériens ne fonctionneraient pas sous l’eau. On a donc réfléchi à faire les choses différemment. On a également fait appel à un bureau d’étude toulonnais spécialisé en acoustique sous-marine, qui nous a fortement aidé sur le matériel à utiliser. Rapidement, on a eu des personnalités intéressées par le projet, comme un ex-champion du monde d’apnée qui a voulu devenir l’un de nos ambassadeurs. En 2017, nous sortions le premier prototype fonctionnel. Il démontrait bien notre capacité à faire ce dont on était vraiment capable.
Quels sont vos produits exactement ?
Nous avons actuellement deux drones, iBubble et Seasam, et une plateforme du nom de Notilo Cloud.
iBubble a été notre tout premier produit, c’est celui qui a réellement permis de lancer la boîte. C’est un produit de loisir, essentiellement dédié aux plongeurs ; que ce soit le passionné de plongée qui veut le meilleur de la technologie, ou le club de plongée qui cherche à former ses adhérents.
Seasam, lui, est à destination des professionnels. C’est un peu finalement eux qui nous ont donné le déclic de lancer une gamme pour les professionnels. Après la sortie de iBubble, ils ont commencé à nous contacter pour savoir si on pouvait trouver des données spécifiques telles que : une fissure dans un bloc de béton ou encore des dépôts sur une coque de bateau. Avec Seasam, on vend des données autant à des TPE qu’à des grands comptes, mais aussi à des Métropoles par exemple. C’est là toute la différence avec notre produit de loisir.
Notilo Cloud est donc notre plateforme pour gérer et post-traiter toutes les données récoltées par le drone.
Votre travail se passe essentiellement dans des environnements naturels, quel lien avez-vous avec l’écologie et la planète ?
On ne fait que ça, travailler avec notre planète et pour notre planète. On mène de nombreuses actions en lien avec des sujets impactants. Des missions de nettoyage de fleuves ou de lacs, ou encore à la protection des océans. Et d’un point de vue technologique, on essaye aussi d’envoyer ce genre de message. C’est un moyen, parmi tant d’autres, de donner du sens à ce que l’on fait.
C’est pourquoi, autant les employés, que nos clients ou même nos ambassadeurs, sont aussi sensibles à ces actions. L’aventure Notilo va au-delà de la simple fabrication d’un drone, elle s’étend sur des valeurs que nous partageons tous ; on pourrait presque parler de communauté car on réussit vraiment à fédérer les gens autour de ces valeurs.
Qu’en est-il de votre implantation à Lyon ?
L’aventure a commencé à Lyon, mais nous avons également un bureau à Marseille. Les 2/3 de l’équipe sont à Lyon, il s’agit essentiellement des techniciens et le 1/3 restant est à Marseille et il comprend les services Sales/Marketing. Notre développement se veut évidemment international, mais le plus gros de notre marché reste en France (45%)
C’est quoi être entrepreneur pour toi ?
L’entrepreneuriat c’est un chemin de vie. On est transporté par ça et par les rencontres qui en découlent. Mais ça réclame énormément d’énergie donc il faut se sentir prêt car on vit et on s’investit dans le projet à 3000 %. L’aventure Notilo m’a évidemment permis de grandir en tous points.