Créé il y a 7 ans par Christophe Tincelin et Bertrand Vignau-Lous, Entreautre accompagne les organisations dans l’expérience utilisateur, le design stratégique et le design industriel de leurs produits. Nous avons interviewé Vincent, responsable de l’antenne lyonnaise du studio et membre de Bel Air Camp.
Il y a énormément de studios de design en France. Quel est le signe distinctif de Entreautre ?
« Ce qui fait la différence c’est notre double casquette Designer/Ingénieur. Avec les co-fondateurs, nous avons tous fait l’UTC, une école d’ingénieur qui propose une spécialisation design. Nous ne proposons pas uniquement une étude orientée style. Nous avons la capacité de concevoir un objet cohérent globalement en prenant en considération les enjeux liés à l’usage, l’ergonomie, le style, les composants hardware et les procédés d’industrialisation envisagés au plus tôt. Nous plaçons le design du point de vue de l’utilisateur final et avons une démarche empathique pour nos réalisations. Nous étendons le design d’UX (expérience utilisateur) à l’objet. »
Peux-tu me citer quelques exemples de projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
« En ce moment, je travaille sur Maoï, un concept d’ordinateur de plongée innovant. La startup Thalatoo, maîtrise la technologie optique. On les a aidé à mettre le tout en forme, à avoir une architecture cohérente et un usage de l’objet qui apporte un sens à cette innovation. Et nous avons développé une preuve de concept fonctionnelle qui leur a permis de lancer une campagne de crowdfunding sur Indigogo. Ça a très bien marché ! On avance maintenant avec eux sur l’industrialisation, l’adaptation de l’ensemble des composants pour la production. Nous travaillons aussi pour des plus grandes entreprises comme la marque de puériculture Béaba mais également sur des projets plus artisanaux comme le projet PODARSI, une chaise haute modulable en bois pour les enfants de 2 à 99 ans. Et nous avons commencé une étude avec Hease Robotics, nos voisins de bureaux, pour la conception d’un packaging du robot HEASY. »
Quelle est votre méthode de travail ?
« On est très agile. A chaque nouvelle demande, nous constituons une équipe adaptée au projet. Dans un premier temps, on se réunit tous pour brainstormer, puis on détermine un lead chargé du développement et du suivi avec notre client. Après chacun travaille à distance. C’est vraiment une force pour nous, cela nous permet d’être plus proches de nos clients. Nous utilisons donc beaucoup les nouveaux outils de travail à distance, que ce soit la visio, les espaces de travail partagé et même des whiteboards géants en ligne où tout le monde peut dessiner en simultané. La proximité avec nos clients fait partie de nos valeurs et je pense qu’Entreautre restera un studio à taille humaine. »
Y a -t-il des projets que vous refusez ?
« Notre rôle est d’accompagner nos clients, de transformer et d’augmenter leurs idées. Si nous sentons un projet un peu moins solide, nous en parlons, nous donnons notre point de vue et essayons de mettre en place des actions, de faire émerger de la valeur. Sur le fond, le studio Entreautre souhaite contribuer à un avenir optimiste, humain et responsable. A ce titre, nous orientons notre travail vers des projets en accord avec les valeurs que l’on défend. Cela nourrit notre réflexion et aussi les projets sur lesquels nous intervenons. Nous sommes à l’écoute des opportunités et nous nous réservons la possibilité de refuser des projets qui seraient contraires à nos principes. »
Et vous, vous avez forcément des projets personnels ?
« Les designers du studio utilisent une partie de leur temps de travail à des projets de recherches personnelles. Par exemple, Bertrand, co-fondateur de Entreautre, est également président du 8fablab (à Crest) qui a récemment investi dans une imprimante 3D Céramique par dépôt de fil. L’occasion d’expérimenter le procédé et de faire des recherches. »