En pleine croissance en ce début d’année, UniVR Studio a trouvé son modèle grâce à un savant mélange de travail et de sérendipité. Une belle aventure entrepreneuriale menée d’une main de maître par Alisson Foucault, une développeuse touche-à-tout, qui défend son « obsession du client ».
« On te fera tester tu verras ! »
A chaque nouvelle arrivée à Bel Air Camp, l’équipe de UniVR sait attiser la curiosité et promouvoir la réalité virtuelle comme personne. Pourtant, rien ne prédestinait Alisson, sa fondatrice, à devenir l’une des expertes françaises du secteur. Cette entrepreneuse, au caractère discret mais bien trempé, n’imaginait pas, il y a encore un an, être à la tête d’une équipe de 10 personnes, avec des perspectives de croissance à 3 chiffres. « A la fin de mes études en informatique, je savais que je ne voulais pas finir développeuse ou webmaster en CDI dans une grande société. Après un stage chez POB Technology, racheté depuis par Awabot, j’avais mis le pied dans l’univers des startups. Impossible pour moi d’imaginer un autre cadre de travail. »
Alisson est alors démarchée par des anciens collègues de stage pour rejoindre Unithings.com, un projet de site e-commerce autour des objets connectés. « Ils m’ont proposé de les aider sur la partie technique et j’ai fini DG ! » Sans s’en rendre compte, Alisson fait ses premières armes dans l’entrepreneuriat. Seule à bord, elle parvient à générer près de 100 000 euros de chiffre d’affaires la première année. « C’était une belle réussite mais en termes de marge, c’était ridicule. 10 000 euros tout au plus ! Je m’étais épuisée pendant un an pour arriver à ce résultat. Ça ne pouvait pas fonctionner sur le long terme. »
La découverte de la réalité virtuelle
Son expérience dans l’e-commerce a tout de même du bon. Elle lui permet de découvrir les premiers casques de réalité virtuelle. La jeune femme pressent alors le succès de cette technologie. Coup du hasard, elle est contactée peu de temps par son réseau pour développer en urgence une application en réalité virtuelle pour Blédina. Mission réussie. S’enchaîne alors un déplacement à la Foire de Paris où, munie d’un casque Gear VR, elle fera tester la réalité virtuelle au grand public, sans stand, juste avec une bonne dose d’audace. « Les gens faisaient la queue durant 45 minutes pour essayer, c’était incroyable ! » Au même moment, elle fait la connaissance de Nicolas qui deviendra quelques semaines plus tard son associé sur la partie commerciale. « Je rêvais de porter un projet. J’avoue que j’étais un peu sceptique sur la réalité virtuelle. Mais une fois qu’Alisson m’a fait tester, j’ai vite saisi tout son potentiel », avoue ce commercial, passionné d’entrepreneuriat.
Pivoter pour mieux recommencer
Le pivot est alors enclenché ! Unithings.com devient UniVR Studio et se spécialise sur les expériences en VR, pour du marketing mais aussi et surtout pour de la formation. En une année, Alisson et Nicolas recrutent 8 personnes. Une équipe de développeurs et de modélisateurs 3D ultra talentueux, Marion et Pascale pour la partie commerciale et administration. « J’ai tout fait à l’instinct », confie Alisson. Mais l’entrepreneuse ne veut surtout pas faire porter à UniVR l’étiquette « Startup ». Avant de conquérir les investisseurs, elle souhaite avant tout satisfaire ses clients. « Ce sont eux qui nous font grandir ! ».
La VR, plus qu’un simple gadget tendance !
Pour Alisson, Nicolas ou Marion, le doute sur l’avenir de la VR en France n’est plus permis. « Aujourd’hui, le monde de la formation change et la réalité virtuelle peut être un outil très puissant. Bien sûr, il y a encore pas mal d’évangélisation à faire mais la technologie est vraiment devenue accessible. ». Cette année, l’entreprise, membre de Bel Air Camp depuis son ouverture, prévoit de développer son propre catalogue de formation en VR à destination des entreprises (de la formation sécurité incendie à la prise de parole en public). Le studio travaillera aussi pour Stryker, leader mondial du marché de l’orthopédie, Sanofi-Pasteur et Rossignol. Autre challenge et pas des moindres : développer leur notoriété. « Aujourd’hui, nous nous sentons assez crédibles pour communiquer ! » note Alisson.
Clin d’œil au 8 mars
En cette journée internationale des droit des femmes, nous avons forcément demander à Alisson quel était son point de vue sur l’entrepreneuriat au féminin. « C’est évident qu’en 2018 la proportion des femmes dans le monde des affaires est ridicule. Mais je pense que la meilleure réponse à apporter est de nous montrer avant tout comme des chefs d’entreprises, et non pas des femmes chefs d’entreprises. On doit faire tomber cette distinction, et être considérées sur un même pied d’égalité. ».