Récemment installée à Bel Air Camp, Meersens développe un objet connecté mesurant l’environnement qui a un impact direct sur votre santé. Fondée par 2 ingénieurs de l’institut polytechnique de Grenoble, la startup prévoit de lancer la commercialisation de son prototype fin 2018.
Permettre aux gens de reprendre le contrôle sur ce qu’ils respirent, mangent et boivent : voilà la mission que Morane Rey-Huet et Louis Stockreisser se sont fixés. Mais pas question pour autant de créer un objet connecté anxiogène. « Nous voulons simplement répondre à une prise de conscience collective et peut-être, éviter, à termes, des scandales sanitaires. », explique Louis. Le lait pour bébé : point de départ de l’histoire de Meersens. En 2008, Morane, vit en Chine avec sa famille. Il fait face au scandale du lait contaminé à la mélamine qui conduira au décès de 4 nourrissons. Avec plus de 15 ans d’expériences à l’étranger dans des grands groupes comme Pfizer Schneider et Aldes, ce breton d’origine a toujours souhaité passer d’intrapreneur à entrepreneur. Il commence alors à imaginer une solution modulaire et nomade avec des capteurs pour analyser l’environnement immédiat comme l’air, l’eau, la nourriture qui peut avoir un impact sur la santé des consommateurs. De son côté, Louis entame une carrière d’ingénieur informatique dans une SSII. En parallèle de son activité de salarié, il monte plusieurs startups. « J’ai attrapé le virus de l’entrepreneuriat il y a 3 ans. ». Il co-fonde Wechain et Attractive House, 2 projets prometteurs mais pour lesquels il n’ose pas se lancer à 100 %.
Une rencontre à l’origine
C’est sa rencontre avec Morane et le projet Meersens qui aura raison de son statut de salarié. « C’était un projet dans lequel je sentais que je pouvais faire quelque chose d’utile. Sans parler du défi technologique ! » Louis se frotte pour la première fois à l’internet des objets. Ainsi qu’au secteur de la santé. « Grâce au réseau et à l’expérience de Morane, tout a été très vite. » Leur premier prototype fonctionnel est réalisé en moins de 4 mois. Il permet de mesurer 3 éléments : les UV, la pollution de l’air et les ondes magnétiques. « À termes, nous aurons aussi un capteur pour le gluten et pour l’eau. »
Une sentinelle pour tester l’environnement direct
Plus qu’un énième objet connecté, le duo d’ingénieurs veut faire de Meersens une véritable plateforme communautaire avec une base d’informations totalement indépendante. Au-delà de son système de mesure, leur produit permettra d’offrir à ses utilisateurs des solutions. « La communauté poussera des solutions qui seront validées par la communauté. Meersens réalisera ensuite des tests indépendants. » Pensé pour les femmes enceintes, les parents, les personnes allergiques, asthmatiques ou bien encore les personnes âgées, cet objet « sentinelle » (Meersens vient du mot meerkat, suricate en français, ce petit animal surnommé « sentinelle du désert ») sera vendu à un prix très accessible. Les capteurs, à usage unique ou réutilisables, pourront être commandés directement via leur site web ou/et Apps.
Avancer en toute humilité
Heureux à Lyon, Louis estime qu’il n’y a pas besoin de partir pour réussir. « Le terreau régional est parfait pour l’innovation. Un jour, nous ouvrirons des bureaux en Amérique du Nord mais pour le moment, nous n’avons aucune raison de déménager. » Papa dans un mois, le jeune entrepreneur sait que 2018 sera une année charnière. Campagne de crowfunding, amélioration de leur prototype, nouvelle levée de fond, lancement de la pré-série… Après un passage remarqué au dernier CES de Las Vegas, l’aventure Meersens ne fait que commencer !